A QUOI SERT LE SPORT ? Proposé par L.RENOU
De nos jours, le sport est très en vogue et les différentes disciplines dans lesquelles il s’exerce sont particulièrement nombreuses.
Je le sais bien, beaucoup aiment le sport mais se contentent de suivre les compétitions confortablement assis devant leur poste de télévision et de se rendre sur les stades pour assister aux matches qui mettent aux prises des équipes renommées, Aujourd’hui, ce n’est pas de cela dont il s’agit, je voudrais tout simplement vous entretenir non pas du sport en chambre ou dans un fauteuil qui a son intérêt, mais bien du sport authentique qui met en branle tous les muscles corporels, met en branle tout l’appareil physique ,et Dieu sait s’il est merveilleux, de notre corps.
Je crois qu’à l’heure présente dans notre société moderne, si agitée, si trépidante, si nerveuse où malheureusement tant de nos semblables sont victimes d’infarctus souvent mortels, il est plus que jamais nécessaire de pratiquer le sport et de permettre notre être animé de l’esprit, mais composé de chair et d’os de retrouver son équilibre ; c’est en effet ce qui manque le plus à notre époque.
Dans ce domaine du sport, comme toujours d’ailleurs, des goûts et des couleurs, on ne discute pas. Bien sûr, les sports où le corps peut se donner à fond sont multiples, nous ne pouvons les énumérer tous, nous n’en finirions pas, que ce soit tout ce qui touche au ballon, de beaucoup le sport le plus pratiqué, que ce soit l’athlétisme, la natation, le vélo, les sports d’hiver de plus en plus à l’honneur, et bien d’autres encore. Naturellement, il ne peut être question de s’adonner à tous les sports, car qui trop embrasse mal étreint. Là, comme partout, chacun doit s’examiner, peser ses goûts, les aptitudes fondamentales de sa nature. Peu importe le sport qui aura été choisi, l’important c’est de faire un choix intelligent, en tenant compte de ses possibilités, de ses capacités.
Evidemment le sport est fatigant, mais il fortifie les muscles, il régularise la circulation du sang, il calme le système nerveux et détend le corps, repose l’esprit faisant oublier tous les soucis, les tracas, les difficultés du moment ; il permet de respirer, de reprendre ensuite son travail professionnel avec plus de tranquillité, d’exercer son métier avec une énergie nouvelle, une plus grande maîtrise de soi, sans précipitation, sans heurt et sans doute d’éviter de graves ennuis, peut-être même le redoutable accident.
Le sport, bien compris est une véritable école de formation : formation de la volonté, ceux qui pratiquent le sport intelligemment deviennent dans la vie des hommes courageux, énergiques, qui n’ont pas peur de l’effort, qui sont capables de s’imposer une discipline stricte, parfois rigide, allant même jusqu’au sacrifice, qui acceptent un règlement de vie souvent très sévère et mènent parfois une vie d’ascète. Ecole de formation qui apprend le jeune homme, l’adulte, à être maître de lui, à diriger, à conduire lui-même son existence en toute liberté- la vraie liberté- Ecole de formation aussi parce que la plupart des sports suppose l’esprit d’équipe : unir ses efforts, se connaître, s’apprécier, se retrouver, s’aimer, tout cela exige que les joueurs reconnaissent la valeur, les qualités de leurs compagnons de club et qu’ensemble, non pas seuls, ils construisent un jeu agréable, plaisant, qui leur permette de réellement se détendre, de se distraire. Ecole de formation encore parce que le sport, qui mérite ce nom, est ennemi de la violence, de la brutalité, il refuse d’en venir aux mains, condamne les coups donnés sans aucun égard pour l’adversaire. Le sportif reconnaît en celui qui en face lui non pas l’homme à abattre, mais quelqu’un de semblable à lui, qui dépense, qui joue de tout son cœur, et qui a droit au respect.
Ainsi le sport apprend le respect des autres, du prochain, ce qui n’est pas très à la mode ces temps-ci.
En somme tout vrai sportif pratique ce qu’au-delà de la Manche, nos amis les anglais appellent le « fair play » et qui dans le fond est une forme de charité.
Celui qui s’adonne au sport et qui le pratique judicieusement, entretient en lui un bel idéal, il poursuit une fin bien déterminée, il sait pourquoi il se bat, il lutte, il se détend. Son idéal, il le poursuit pendant de longues semaines, durant des mois, des années pour l’atteindre, il ne craint pas de s’atteler à un entraînement suivi, régulier, dosé comme il convient : entraînement qui lui fera découvrir, connaître toutes les finesses du métier, toutes combinaisons astucieuses d’un sport pratiqué, afin d’en obtenir les meilleurs résultats.
Précisément un idéal, n’est-ce pas ce qui manque à un certain nombre de jeunes de notre époque ? Pourquoi ne le retrouveraient-ils pas dans l’exercice d’un sport ?
Car le sport est source de joie vraie, féconde, enrichissante. C’est enfin une école d’équité, de droiture, d’honnêteté. Le sport apprend à reconnaître ses fautes, ses maladresses, à les accepter avec simplicité, à vivre dans un esprit de loyauté, de justice en se soumettant, quoi qu’il puisse coûter à notre amour propre, aux décisions d’un arbitre dont, avouons-le, la tâche est souvent très difficile.
J’ajouterai finalement qu’il est inutile de « se claquer », d’abuser de ses forces, de vouloir aller au-delà de ses possibilités, ce serait sottise dont les conséquences pourraient être sévères et de ce fait le but recherché ne serait pas atteint. Malheureusement, il est arrivé plus d’une fois que l’un ou l’autre y laisse sa santé totalement ou en partie. Alors, attention ! La prudence est sage conseillère.
Ces quelques réflexions, je les dédie à tous ceux qui aiment le sport, et plus particulièrement aux membres du Club Sportif de l’EIC. Ce sont eux ces tenaces vétérans, ces mordus du sport, ces vrais amis de la jeunesse qui n’ont jamais compté avec leurs efforts, qui ont tenu coûte que coûte, n’hésitant pas à sacrifier leurs dimanches pour assurer un transport d’équipes. A travers maintes et maintes difficultés, ils ont toujours maintenu bien haut l’esprit, la valeur éducative du Club Sportif EIC dans un climat de joie, de confiance, d’amitié profonde et irremplaçable. Abbé Jules Deltour 1974
Article Extrait du bulletin N°3 2019,